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Humeur, sans intérêt...

7 Septembre 2015 , Rédigé par c laurans

J’ai rarement eu envie ou cherché à m’entremettre dans ces instants transitoires entre la vie et la mort et où tant d’hommes et de femmes vont en ayant l’air de se déplacer sans tourment. Je ne cherche aucune faiblesse qui me permette de les rallier et enchaîner une partie de boules avec les anciens du village, un cours de danse ou une conversation en langue provençale à la salle polyvalente. Je les croise quand je vais accompagner mon petit-fils à l’école maternelle, moi tenant dans ma main cette petite main douce d’enfant confiant rassuré par ma présence et eux, serrant le manche de leur raquette de tennis ou le calibre 12 dans leur main qui tremble. Organiser une sortie en bus, choisir le vin du repas que l’on prendra au restaurant, je l’ai fait mais n’ayant pas réussi à faire partager mes obsessions j’ai trouvé l’exercice difficile et j’ai abandonné, en rase campagne, ne craignant pas de renoncer aux réunions des anciens d’Algérie eu égard au fait que je n’ai pas fait la guerre d’Algérie, que je n’aime pas les repas en bande alignée le long de tréteaux interminables comme les réunions syndicales ou politiques qui vous laissent un goût amer ou une illusion qui satisfasse votre paresse ou ignorance. Lorsque je répare un mur de pierres sèches qui s’est écroulé lors du dernier orage qui a eu raison d’un mur plus que centenaire, ce n’est pas une émotion esthétique qui m’anime mais juste le sentiment que je touche un fragment de ce temps disparu où mes ancêtres manœuvraient, de leurs mains calleuses ou déformées par l’arthrite, ces pierres qu’ils avaient enlevées au sol ingrat, pour y semer un grain de blé et d’avoine qui, les bonnes années, en rendaient deux. Le ciel était sur nos têtes, il y tombait souvent dessus entraînant misère et famine. De nos jours, les blondes de la météo télévisuelle ont remplacé les hirondelles qui mouchent, les chats qui font leur toilette, la grenouille qui monte à l’échelle, la Pythie mais le temps reste le sujet de conversation le plus convivial comme le plus binaire « aujourd’hui, on pourrait avoir de l’eau. Ça se pourrait bien mais, je pense que ce sera pas encore pour nous ». Qu’est ce qui différencie une prévision fausse d’une prévision qui tombe juste si ce n’est ce qu’il y a entre un homme politique et un autre ? La différence d’augmentation du taux de la tva ou un exercice réussi de la conférence de presse. Foin de leçon de morale et chacun est maître de ses idées mais on ne peut pas ne pas évoquer le sort des réfugiés irakiens et syriens qui se pressent aux frontières de l’Europe. C’est le sujet de cette rentrée et l’occasion de sonder l’âme humaine. La leçon que l’on peut en tirer, sans risque de se tromper, c’est que tout le monde a le nez dans le caca et qu’il faudra apprendre vite les bonnes réponses car les réfugiés climatiques comme les réfugiés politiques ou économiques vont, inévitablement poser des problèmes aux pays riches qui les polluent ou choisissent leur pays pour s’expliquer militairement.

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