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Symbole? Vous avez dit : symbole?

2 Février 2016 , Rédigé par c laurans

Je lis, aujourd’hui, sur le Parisien, que M.Giscard, ancien président de la république française coûte, tous les ans, 2,5 millions d’euros en rémunération au Conseil Constitutionnel, voiture avec chauffeurs, grades du corps, secrétariat… Il en est de même, je pense pour les deux autres ex-présidents encore en vie. M.Hollande n’a-t-il pas fait la promesse de supprimer ces privilèges qui font plus penser à la monarchie et aux titres de noblesses à vie qu’à la république égalitaire ? Je trouve symbolique que la république montre l’exemple de la pérennité des privilèges qui ne cessent de la rendre inégalitaire.

A l’heure où le symbole prend le pas sur la vie réelle, en voilà un qui s’ajoute à Allah « symbole des symboles », à Mme Sauvage « symbole des femmes victimes »*, à l’antibiotique « symbole de la lutte contre tout et rien », à la prise de la Bastille « symbole de la révolution », à James Dean « symbole de la jeunesse américaine » qui a bien changée en un demi-siècle, à l’appel du 18 juin « symbole de la résistance », à la déchéance de nationalité « symbole des symboles » aujourd’hui et même à « l’emballement symbolique » de M.Rocard.

Il y a de bons symboles et de mauvais. L’acceptation du chômage « symbole de l’abaissement de la république », la déliquescence de l’école « symbole du manque de vision des ministres », l’art moderne « symbole de la domination de l’argent », les mal-logés « symbole d’une absence de politique du logement courageuse », la justice française « symbole de la lenteur »…

Comment disais-tu Rocard ? « Emballement symbolique » ?

Allez, un dernier symbole, pour la route :

le poing levé de M.Mélenchon, symbole dévoyé de la lutte des classes pour son profit.

* « Cette grâce (présidentielle) strictement encadrée est un habile compromis. Elle ne déjuge pas au fond la décision rendue par la cour d'assises d'appel et ne cède pas à la réécriture à posteriori d'une affaire judiciaire par des pétitionnaires ou des commentateurs qui, contrairement à ceux qui ont eu la lourde charge de juger, ne connaissent que la version de la défense. Elle permet au président de la République de se prévaloir d'une décision d'"humanité" et de se gagner au passage la faveur de tous ceux que le cas de Jacqueline Sauvage avait émus. Elle n'ouvre pas pour autant, face aux revendications qui se sont élevées, la voie à une modification de la loi en faveur d'une reconnaissance de légitime défense "différée". Elle se limite à un "cas" et se garde d'épouser une "cause".

Le dénouement de cette affaire offre à cet égard une singulière inversion des rôles. Deux avocates, habiles communicantes, transforment le cinglant échec judiciaire qu'elles ont essuyé pour leur cliente devant une cour d'assises en bruyante cause médiatique. Et un président de la République use de son pouvoir pour donner à une accusée l'avocat efficace qu'elle n'a pas eu dans le prétoire. »

Blog de Mme P.Robert-Diard journaliste au Monde.

Voilà où peut mener le symbole.

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