Histoire de courbes et de routes !
Mon ami est bizarre
D’idées spécieuses il n'est pas avare
Son esprit, parfois, s’égare
Sa dernière idée m’effare
N’a-t-il* pas, dans son nouveau délire, comparé les routes de la drogue et celles des migrations ?
L’idée est originale, pour certains elle apparaîtra iconoclaste, pour d’autres carrément foldingue, pour la majorité inadmissible. Mais l’approche culturaliste d’un citoyen du XXI° siècle perdu dans un monde où les guerres civiles et religieuses saccagent ce qui reste de raisonnable après l’essorage subit d’un libéralisme à tous crins et qui ne sait plus à quoi se raccrocher dans ce temps d’incertitudes politique, morale et où le refuge semble n’appartenir qu’aux religions permet de comprendre l’errance de son esprit.
Mais venant en aux faits.
Il a constaté qu’une des routes de la drogue, celle que l’on pourrait qualifier de « route balkanique » qui prend sa source en Afghanistan, traverse l'Iran, l’Irak, la Syrie, la Turquie, les états de l’ex-Yougoslavie et s’épanouit en Hongrie, Roumanie, Albanie, Pologne, s’agrégeant à la route maritime alimentant la Grèce, l’Italie voire l’Espagne pour approvisionner l’Europe se confond avec la route de l’immigration**.
Mon ami exagère
A sa démonstration, qu’on adhère
Ou qu’on déblatère
La potion est amère.
*Sa justification ? Aussi ahurissant que cela puisse paraître, au point que l'on puisse douter de son intégrité morale, il prétend qu'un professeur de philosophie lui avait démontré, en classe de terminale, en s'appuyant sur deux courbes statistiques indiscutables, que leur parallélisme prouvait que les suicides augmentaient avec la consommation de pommes de terre !
**SGDG.