Remaniement, piège à ...?
Le 30 mars, je fus réveillé par mon voisin qui m’annonça qu’une vague bleue UMP était en passe d’occuper 150 mairies possédées par les roses du PS ! Ce n’était pas encore la Butte Montmartre occupée par les troupes ennemies du soldat NKM qui n’avait repris que quelques canons hors d’usage mais sa tristesse faisait peine à voir. Tout en parlant, je le vis qu’il m'observait, qu’il examinait même minutieusement ma contenance et qu’il attendait, avec impatience mais sans éréthisme, le contenu de ma réaction afin d’y déceler quelque indice qui eût pu lui faire connaître mon sentiment sur cette déroute que tout le monde annonçait comme prévisible mais moins nette ou plus éclatante, c’est selon.
Comme je lui répondais que le temps de cette matinée n’allait pas me permettre d’effectuer les travaux des champs que j’avais programmés, il s’en irrita et me confirma que des maires n’ayant pas failli ou ayant correctement accompli leur tâche s’étaient vu remerciés pendant que d’autres, condamnés par la justice de notre pays, mis en examen ou carrément reconnus comme des voyous notoires se trouvaient, par quelque aberration des esprits, reconduits dans leurs fonctions et, parfois, confortablement ! En fait, ce qu’il avait crû encore possible était la capacité d’un peuple citoyen de discerner les édiles qui prenaient leur travail au sérieux de ceux qui se servaient sans scrupules allant même jusqu’à puiser dans la caisse !
Ce sentiment résulte d’une attitude encore en vogue que, dans certains cercles de plus en plus restreints, on n'avait pas encore compris que la fonction d’élu s’est, peu à peu, transformée en travail à temps plein et reconductible.
Je me résolus donc à lui rappeler que le temps n’était pas loin pour que le ministre de l’Intérieur se retrouve à Matignon, que celui du Commerce Extérieur prenne ses aises au Ministère des Affaires Etrangères, que celui de l’Education Nationale laisse sa place à celui qui s’occupait du Travail ou des Finances et que, de toutes les façons cela n’avait aucune importance puisqu'ils allaient tous enfiler les habits de leurs prédécesseurs, et qu’ils appellent, entre eux, le changement dans la continuité car, il est une exercice difficile quand vous remplacez un collègue de trompéter que ce qui a été fait avant n’était que fariboles et pipi de chat et que dorénavant, avec eux aux manettes vous alliez voir ce que vous alliez voir. C'est le choc du changement, bien connu !
Je l’assurais donc de mon amitié et lui conseillais de rester calme et que je regarderais comme extrêmement désirable qu’il ne lui prit pas le parti de se tourner les sangs, ce qui est toujours mauvais pour le cœur. J’ajoutais que des épisodes comme celui-ci, il en connaîtrait d’autres et lui conseillais de regarder plutôt les résultats de la 28° journée de football où tout était pour le mieux dans un monde où la pudeur et la modestie avaient, depuis longtemps, déserté sans que les supporteurs enfiévrés ne s’en préoccupent outre mesure. Et, si d’aventure, si cela n’arrivait pas à le calmer, je lui conseillais de se porter sur les résultats du CAC40 pendant ces deux dernières années, cela le convaincrait peut-être que tout cela va continuer et qu’il n’a pas de gros soucis à se faire, et qu’un tsunami nettoyant les écuries de la République n’était pas à craindre.
Le convainquis-je ? J’en doute mais qu’importe puisque dans un peu plus d’un mois nous remettrons le couvert pour les élections européennes.
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