Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Aujourd'hui on brise une main, tous les jours on viole...

30 Août 2011 , Rédigé par C

 

En Syrie, il ne fait pas bon vivre pour ceux qui s'opposent au pouvoir en place, pour combien de temps encore ? Tous les jours apportent leurs lots de nouvelles violentes et macabres et, aujourd'hui c'est un nouvel épisode de la guerre que livre le pouvoir contre son peuple qui fait l'actualité, la mienne en tout cas.

 

Assez parlé d'une crise qui n'est entretenue que pour servir les plus forts, des très riches si inquiets pour leur tas d'or qu'ils proposent spontanément d'en restituer quelques miettes, des luttes intestines au parti socialiste et au combat des deux petits chefs, l'ancien et le moderne, alors que les vrais espoirs et les vraies valeurs sont ailleurs, et parlons de ce "fait divers" syrien.

 

Dans son blog, I.Leverrier, ancien diplomate dans le Maghreb et le Machreq, met au compte des moukhabarat - agents des services de sécurité - l'enlèvement, le passage à tabac, et les menaces contre le caricaturiste Ali Farzat.

Au delà des atteintes aux Droits de l'Homme, la punition a une portée symbolique qui ajoute à la banale violence d'état. Ali Farzat a déjà eu affaire avec ces services qui existent dans tous les pays et enfreignent les lois et qui n'en respectent aucune dès qu'ils sont utilisés par des dictatures.

 

Dans la charia - loi islamique - le vol est, encore, puni par l'amputation de la main droite puis celle de la main gauche en cas de récidive. La charia ne dit pas quelle peine on applique à la troisième tentative ou si le vol est perpétré par un autre organe. Récemment, en Arabie Saoudite, un voleur a été amputé mais il faut savoir que "si le coupable se repent Dieu lui pardonne, Dieu lui revient, il a pitié".

En dessinant et caricaturant le pouvoir en place, Ali n'a pas "volé" sa punition en attendant mieux. Cela nous remet en mémoire les caricatures de Mahomet dans un journal danois qui avaient permis, entre autre chose, de prendre conscience du danger, pour une presse libre, de l'extrémisme.

 

Mais cette affaire de mains brisées pour punir ceux qui osent défier un pouvoir rappelle d'autres comportements assassins contre celles et ceux qui contestent un quelconque pouvoir. Ce fut le cas, en Afghanistan, où des Talibans ont vitriolé les visages de jeunes filles résolues à continuer des études malgré l'interdiction. Ils prirent la précaution d'arracher, auparavant, la burka des jeunes filles sans se préoccuper qu'elles soient vues puisqu'après leur ignoble attentat, leur visage ne risquait palus d'attirer la concupiscence des hommes ! Si le vitriolage a disparu, comme défense de l'honneur bafoué, ou comme pratique passionnelle dans les pays occidentaux, il est encore coutumier en Inde, au Bengladesh, au Pakistan, au Cambodge et il est, presque toujours pratiqué par des hommes contre des femmes.

 

Parler de la lapidation des femmes adultères c'est aussi parler de l'actualité en Somalie ou au Kurdistan iranien. L'opinion internationale s'était mobilisée pour Sakineh, cette jeune femme iranienne condamnée à la lapidation parce qu'elle avait avoué sous la torture, avoir eu des relations amoureuses en dehors du mariage. Pratiquée depuis l'antiquité, la lapidation était liée aux blasphèmes et "crimes" sexuels ainsi Ajax y échappe de peu après avoir tenté de violer Cassandre, Œdipe qui a tué son père et épousé sa mère souhaite qu'on lui applique cette peine mais ne trouvant personne pour le faire, il se crève les yeux.

 

Cependant, elle est déjà considérée, avec la décapitation, l'empalement, comme la marque d'une justice d'abattoir. En Iran, le code pénal reconnaît la lapidation et précise même -mais cela doit être une mauvaise lecture - que les pierres soient suffisamment petites pour ne pas tuer tout de suite. Même l'universitaire Tarik Ramadan s'est prononcé pour un moratoire remettant à demain - formule de rhétorique - la décision de prendre une décision pour l'interdire.

 

Jésus, lui même, demande à celui qui n'a jamais pêché de lancer la première pierre sur la femme adultère mais c'est Jésus !!! Et il devait savoir que, dans la docte assemblée qui l'entourait, personne n'avait pêché !

 

Avant de terminer cet article, je repense aux femmes tondues pour avoir aimé un homme qui était un adversaire en 39, à celles que l'on viole dans les chambres et ailleurs, à celles

dont on fait des otages sexuels en les violant en temps de guerre, aux fillettes qu'on excise en Europe !!! Ou qu'on fibulise et défibulise (voir fibulation) et à toutes celles qui meurent tous les jours, dans les pays "civilisés", sous les coups.

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article