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La Grèce vers le défaut de paiement...

9 Mai 2012 , Rédigé par Liberté

Le 28 octobre 2011, dans « La Grèce est-elle en Europe ? », j’écrivais : Mme Merkel, aidée en cela par le FMI, semble vouloir faire des  Grecs un autre peuple. Il faut qu'ils changent de civilisation. la leur, jusqu'à hier, résultait de leur religion et de leurs moeurs. Il faut donc qu'ils changent les deux ensembles. En cela, ils seront modernes et deviendront des Allemands parlant grec ! 

Et, un peu plus loin : Et si le soutien exacerbé de la Franco Allemagne à la Grèce n'était qu'une résurgence de la guerre froide et que nous ayons dans l'idée qu'aussi longtemps que la Grèce est dans l'Europe, la Turquie ne peut y entrer ?

Je ne retire rien de ce que j’écrivais alors, je le complèterai juste par la situation actuelle. Les divers plans de sauvetage n’ont fait que retarder l’échéance de la sortie de l’euro pour une nation qui va droit dans le mur. Les dernières élections ont montré l’exaspération d’une population qui, de plan de sauvetage en plan de sauvetage européen, voit ses libertés atteintes, ses revenus diminuer et son horizon s’obscurcir. Les partis traditionnels ont été défaits et l’extrême droite progresse en même temps que la défiance aux corps constitués. Le vote de dimanche remet en cause le plan d’aide européen et les milliards du FMI dans la mesure où les conditions du prêt, qui exigent un tour de vis budgétaire de 13 milliards, sont rejetées par la population qui s’est exprimée qui dénonce les dictats de Bruxelles.

Il ne reste donc plus qu’une alternative : soit le prochain gouvernement, dans la mesure où il aura pu être constitué, ce qui n’est pas encore sûr, prend des mesures draconiennes de réduction de dépenses et perd ce qui lui reste de souveraineté budgétaire en se pliant aux ordres de la Commission Européenne soit elle sort de l’euro, tout en restant dans la communauté européenne. La première solution n’a pas été choisie par les électeurs qui ont renvoyé, à ses chères études, le gouvernement qui lui demandait un blanc seing pour appliquer le plan donc reste la deuxième, c’est-à-dire la sortie de l’euro, la dévaluation et le retour au drachme.

On verrait alors les marchés ne plus prêter à la Grèce qui serait dans la même situation que l’Argentine il y a 15 ans. On assisterait alors à des scénarios catastrophe :

La dette de la Grèce ne pourrait plus être l’objet de spéculations puisque les prêteurs courraient le très grand risque de ne jamais être remboursés et les marchés se tourneraient vers les pays en difficulté et donc, attaqueraient en priorité l’Espagne puis l’Italie et, qui sait, la France !

D’autres pays européens fragilisés, par une Europe dont le budget diminuerait par la force des choses, seraient peut-être amenés à quitter l’euro !

La situation de la Grèce et, par conséquent de la zone euro est très préoccupante. C’est M.Juppé qui le disait, ce matin, sur une radio périphérique. Quelqu’un peut-il lui dire que ce n’est plus son problème ? Que les Français ont voté dimanche et qu’ils ont choisi une autre direction, d’autres solutions contre la crise ?

Mr Juppé, qui tire ses dernières cartouches, a dit, ce matin : "Les mises en cause des traités qui ont été si difficilement négociés et signés fin janvier risquent de provoquer des turbulences difficilement contrôlables, c'est d'ailleurs le message que la chancelière allemande a adressé dès hier: elle ne renégociera pas ce traité" ! Il a oublié une chose, c’est que le nouveau président français, M.Hollande, veut justement faire le contraire or, il se trouve que Mme Merkel n’a plus M.Sarkozy en face d’elle et que sa situation intérieure lui commande de négocier. Hollande veut de la croissance et Merkel veut le pacte budgétaire européen, ils sont forcés de s’entendre.

En effet, si Mme Merkel est intraitable, le pacte budgétaire ne sera pas validé par la France et donc restera inapplicable. Ce qui était possible avec Sarkozy ne l’est plus aujourd’hui, elle en tirera, j’en suis persuadé, les conséquences.  

Pour la Grèce, c’est peut-être un peu tard mais on doit penser aux autres pays qui vont se trouver, sous peu, dans la même situation ou presque.

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