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La trêve des médias...Une ânerie !

21 Avril 2012 , Rédigé par C

La campagne électorale s’est terminée, officiellement, le 21 avril à 0 heure.

Le privilège du blogueur sur le journaliste c’est de ne pas en tenir compte, s’il le souhaite et de continuer à essayer de faire partager ses idées, ses humeurs, ses commentaires à une catégorie de lecteurs accro à cet exercice quotidien ; un rendez-vous comme un autre !

 

Pendant des heures sur les médias audio-visuels, à longueur de colonnes dans les journaux, les journalistes, les experts, tous ceux qui ont porte ouverte et table mise dans le landerneau médiatique nous ont gorgés, saturés de bribes d’actualités sans hiérarchie ni mesure et comme l’a dit, un jour, assez méchamment mais avec toute son expérience J-F Khan : le journaliste lèche, lâche puis lynche.

 

On a donc assisté à un carrousel, une exhibition de comportements, d’agissements qui ont alimenté plus la rubrique des faits divers et de la rumeur, voire de l’insulte que la pédagogie et la relation objective des idées ou des projets. Et puis, le CSA est arrivé et les médias audio-visuels, qui ne reculent pourtant pas toujours devant les approximations, les supputations, se sont alignés servilement sur des règles qui conduisirent à des situations ridicules, comme de couper la parole à un candidat au milieu d’une phrase au motif que son temps de parole mesuré par d’obscurs chronométreurs était arrivé à expiration. Peut-on avancer l’explication que la méthode fait plus le buzz, comme ils disent, que le contraire ? J’ai tendance à le croire, l’information étant devenue un cirque et les communicants des artistes de la piste ! Le bon mot remplace la bonne idée mais, contrairement au blogueur qui l’annonce et s’en vante, le communicant professionnel en abuse sous couvert de respectabilité.

 

Ces règles et ce Conseil de Surveillance sont une injure à l’intelligence du citoyen. Pendant des semaines, des mois, candidats , journalistes, commentateurs, experts, spécialistes, porte-paroles – on a du mal à faire la différence entre tous ces vocables et surtout ce qu’ils recouvrent – en y ajoutant les éditorialistes et les sondeurs et statisticiens, ont pu dire, en toute impunité et en étant souvent largement rétribués, toutes sortes d’approximations, contre-vérités, propager des rumeurs sans que personne ne s’en émeuve. Et puis, subitement, deux jours avant l’élection, parce que les statistiques auraient démontré que l’électeur pouvait encore changer d’idée, c’est le black-out, les journalistes, jamais à cours d’idées, utilisent les litotes ou plutôt les déviances lexicales : le match Hongrie-Hollande s’annonce serré, la valeur des montres  Rolex est en baisse pendant qu’en dehors de nos frontières, des organes de presse annoncent qu’ils donneront les estimations des votes dès 18 heures 30, ce qui fait pousser des cris d’orfraies   aux Français respectables et rallume la guerre des tenants d’Hadopi, d’Internet espace de liberté, des censeurs de tous poils, des grincheux, des légalistes…Toutes sortes d’énergumènes bien-pensants qui appliquent la maxime « fait ce que je dis mais pas ce que je fais » !

 

Alors sur cette plage vierge, pendant ces deux longues journées où se joue le sort de l’avenir de la France, le ressac ramène toutes sortes de déchets. Les objets divers que les vagues successives avaient emportés et roulés pendant toute la campagne peuvent revenir sur la grève. Les nettoyeurs feront le ménage et le stock, bien placé, pourra certainement resservir dans cinq ans !

Sauf que le capitaine de pédalo va devoir s’accrocher à la barre pendant la tempête que les bons augures d’une majorité à bout de souffle et impuissante nous ont promise.

Quant à nous, croyants et incroyants de la statistique et des sondages élevés au rang d’augure, nous allons passer les heures, qui nous séparent de la clôture du scrutin du premier tour, à essayer de convaincre les indécis, les peureux, les pêcheurs, les rêveurs que le vote est utile. Et que la seule chose que personne ne peut vous enlever, pour peu que l’on n’abolisse pas le passage dans l’isoloir, que d’aucuns fainéants ou irresponsables voudraient voir supprimer, c’est ce moment secret où vous êtes seul à faire votre choix. Moi, même si je sais depuis longtemps pour qui je vais voter, cette petite cabane de toile qui est l’antichambre d’un geste primordial, j’y entre toujours avec émotion et j’en sors toujours avec la satisfaction du devoir accompli.

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