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NON au GAZ de schiste dans le Var et partout ailleurs !

12 Septembre 2012 , Rédigé par c laurans

 

Tout a commencé, pour nous, par le visionnage d’un film-documentaire canadien sur l’exploitation des gaz et huile de schiste en Amérique du Nord. Les images percutantes se sont télescopées avec une alerte écologique en veille, mais toujours présente chez quelques-uns d’entre nous. Quelques adhérents à l’association, dont chacun sait que le « lien » est inscrit dans ses statuts, se réunissent sur le sujet et demandent un rendez-vous à M. le Maire de La Verdière.

 

Nous apprenons que les élus du Var, isolés et divisés, ont pris avec leur conseil municipal des délibérations contre le danger que représenteraient les autorisations de forer dans deux secteurs de la région PACA – il s’agit des permis de Brignoles (6 785 km2, 235 communes et 1 873 000 hab) et de Gréoux (218km2, 12 communes et 21 000 hab) inclus dans celui de Brignoles, donc deux fois concerné ! L’Etat, par l’intermédiaire du Préfet, annule les délibérations illégales. Plus d’une centaine de maires réagissent en prenant des arrêtés tout aussi illégaux mais qui expriment clairement leur volonté de s’opposer à la fracturation du sous-sol de la région. Nous prenons contact avec le seul collectif actif « Le Var dit non au gaz de schiste » qui délègue deux de ses adhérents, qui ont contribué à sa création, pour une réunion publique que nous organisons à La Verdière, après une première réunion à Ginasservis où le maire avait invité les collectifs naissants des communes voisines. Le but avoué de ces créations de collectifs est d’appuyer l’action des maires. Nous sommes frappés par l’efficacité des citoyens ardéchois qui ont réussi à faire reculer la Société Mouvoil SA, détentrice du permis d’Alès à cheval sur les départements de l’Ardèche et du Gard, sur des autorisations de forer accordées par le ministre Borloo !

 

 Dans le département du Var, on se mobilise. S’ensuivent des réunions, des débats, des adhésions et les collectifs (66 à ce jour) naissent et agissent : lettres aux candidats aux élections présidentielle et législatives, interventions auprès des élus, des nouveaux ministres…

 

Cela c’est le côté réglementaire, officiel, légal mais reste le plus important, c’est la prise de conscience de la population de la gravité de la situation et c’est le travail des collectifs qui doivent réunir le plus grand nombre possible d’adhérents actifs. Car, malgré les discours lénifiants que nous entendons d’ici, de là, et qui tentent  à nous faire croire que le danger est écarté sous prétexte que Mme Batho, ministre de l’écologie a dit que la fracturation était interdite – déclaration qu’il faut mettre en face de celle du Premier Ministre qui a déclaré que « le débat sur l’exploitation du gaz de schiste n’est pas tranché » et celles de M. Montebourg qui semble hésiter sur le sujet, le danger est bien présent.

 

En effet, en période de crise, l’exploitation de cette ressource pourrait rendre la France auto suffisante en énergie fossile pendant 50 à 90 ans ! Pour le vérifier, il faut faire des forages-sondages et cela le Code Minier actuel le permet et les Ingénieurs des Mines font la loi dans le secteur de l’énergie. Mme Parisot, parlant au nom des patrons, dit que le coût de l’énergie est une variable essentielle pour nos entreprises et notre croissance donc pour l’emploi, le chômage, l’emploi des jeunes…toutes choses qui ne peuvent laisser indifférents des citoyens responsables sauf que si nous sommes réellement responsables nous devons prendre conscience de l’extrême dangerosité d’une telle exploration !

 

La bourse exerce une énorme pression, à travers les forages nord-américains, sur cette nouvelle énergie en quantité importante dans le sous-sol en Amérique du Nord et en Europe. Les sommes en jeu sont colossales, les enjeux géopolitiques vitaux. Mais nous sommes dans un monde qui n’a plus de sens. A l’heure où tout le monde sait qu’il va falloir revoir à la baisse notre consommation énergétique, le fait d’exploiter une réserve de gaz et d’huile en sachant que l’on va massacrer toute la région concernée est choquant. Tout géologue sait que pour extraire des gaz et des huiles enfouis à 3 ou 4 km dans le sous-sol, la fracturation est la seule technique possible, les fuites de gaz par des failles naturelles, la seule certitude, le gaspillage de l’eau, la seule finalité dramatique, l’utilisation de produits chimiques, les seuls adjuvants indispensables – bien que les Russes aient envisagé d’utiliser l’énergie nucléaire pour fracturer la roche !!!  A l’heure où on n’a pas encore fait le choix du solaire dans une des régions les plus propices au photovoltaïque, quand l’argent public va au développement du tourisme, que l’agriculture y est subventionnée par l’Europe, quelques bons esprits n’hésitent pas à mettre en danger l’approvisionnement en eau de plus de 3 000 000 de personnes car chacun sait que les nappes phréatiques déjà insuffisantes et qui se trouvent entre 300 et 1000 mètres dans le sous-sol seront obligatoirement polluées par ces forages qui vont les traverser ! (On remarquera d’ailleurs, en regardant attentivement la carte des autorisations de forer que la côte varoise n’est pas concernée  comme si les gisements s’adaptaient à la géographie socio-économique comme le nuage de Tchernobyl s’était adapté aux frontières tracées par les hommes ! On y verra aussi que le trait vertical qui délimite le côté Est du permis de Gréoux pourrait bien avoir tenu compte de la situation stratégique des réservoirs d’eau potable du Verdon, ce qui tendrait à faire croire que les découpages n’ont pas été faits à la légère et qu’ils prévoyaient déjà la possible intervention des SAGE – schéma d’aménagement et de gestion des eaux – qui sont là pour protéger qualitativement et quantitativement les ressources en eau – et tout le monde sait que la fracturation nécessitera des millions de M3 d’eau et que ces eaux seront rejetées polluées puisque ce seront elles qui seront chargées de faire remonter à l’air libre, les gaz et les huiles mélangés à tous les produits chimiques utilisés pour la fracturation.

 

Non à la ligne Très Haute Tension (un demi succès), Non à la ligne LGVsud-est (en passe d’être un succès), Non aux gaz de schiste…Le Var se mobilise et s’inquiète pour son environnement. Il y a quelques années, il fut moins engagé pour défendre le littoral contre le bétonnage même s’il fut moins touché que les Alpes-Maritimes et l’on a vu le résultat.

Ce qui doit conduire une action solidaire et citoyenne c’est l’intérêt général, l’avenir de la planète qui passe par celui de notre cadre de vie et l’opposition acharnée à tout ce qui va à l’encontre du progrès. Le progrès défini comme une amélioration de la qualité de vie et pas comme une application scientifique d’une découverte inutile dont les exemples abondent.

La ligne THT de Boutre-Carros, qui était soi-disant indispensable pour assurer aux Niçois une distribution d’électricité sûre comme pour le reste des Français et qui risquait de défigurer toute une région, des paysages remarquables, a été non pas annulée mais revue et corrigée pour circuler enterrée. Le tracé de la LGV sud-est, après bien des polémiques inutiles a fini par privilégier les grandes villes de la côte ce qui semble le plus raisonnable pour toutes les raisons qui avaient semblé échapper à nos spécialistes : protection des sites remarquables du moyen-var, des vignobles, du relief et aberration économique d’éviter les métropoles où est concentrée la population. Certains aussi s’opposent aux éoliennes qui font peur aux chauves-souris ou empêchent les hélicoptères militaires d’effectuer des vols de nuit, d’autres sont contre les parcs photovoltaïques qui ne sont pas à leur goût et dénaturent  la vue qu’ils ont de leur terrasse mais cependant, la diversité et la reconversion énergétique n’est plus un sujet de discussion sauf pour ceux qui pensent encore que les tenants du réchauffement planétaire sont de doux rêveurs ou d’affreux gêneurs. Après Fukushima des voix de plus en plus nombreuses se lèvent pour fermer les centrales nucléaires, c’est le cas en Allemagne où l’on compense par des énergies fossiles extrêmement polluantes, en France où il reste pourtant encore des convaincus que le nucléaire français est le meilleur du monde et qu'on est à l'abri de tout accident, des citoyens qui sont effrayés par l’exploitation du gaz de schiste pendant qu’au Canada on en fait un enjeu stratégique, mais tout le monde est à peu près d’accord pour retarder le plus possible la révolution énergétique inévitable et l’émergence des nouvelles énergies renouvelables et, en première ligne, les grandes compagnies pétrolières dont la culture est le tout pétrole pour leur permettre de préparer leur reconversion « sans perdre un euro » quand il faudrait penser « sans perdre de temps », comme des responsables politiques inféodés aux donneurs d’ordre qui cherchent à faire des profits au lieu de tenir compte des exigences écologiques !

Pour l’exploitation des gaz et huile de schiste, le problème prend une tout autre ampleur. Il ne s’agit pas de savoir si le spectacle de poteaux électriques géants, d’éoliennes gigantesques, de marées de panneaux photovoltaïques ou de lignes de chemin de fer vont blesser la nature et agresser nos yeux, il s’agit de tout autre chose !

La fracturation des schistes entre 3 et 4 000 mètres de profondeur va créer un séisme gigantesque. Par séisme, je n’entends pas que les tremblements de terre qui, de toute façon, en seront les conséquences évidentes mais des catastrophes collatérales sur les nappes phréatiques, l’air, l’environnement. Pour de plus amples précisions il suffit de se reporter  sur des sites remarquables sur le sujet mais, dès à présent, et sans croire une seule seconde les bonnes âmes qui nous prédisent qu’en France où on est le plus forts – une France Forte-  et qu’on va fracturer la roche proprement,  il suffit de se dire qu’aucun forage à ces profondeurs est inoffensif :

-  Destruction des couches traversées, séismes, pollution,

- Effondrement et disparition des nappes phréatiques percées qui se trouvent dans les premiers cents mètres sous nos pieds et pollution irréversible,

-  Pollution aérienne régionale,

-  Pollution des sols sur les sites d’exploitation,

- Risques encore inconnus susceptibles d’être « remontés » avec les boues, les gaz, les huiles,

- Combustible plus polluant que le pétrole traditionnel, même que le charbon…

Nous ne sommes pas dans une exploitation maîtrisée, connue et cependant dangereuse mais nous allons vers l’inconnu et, comme les retombées ne pourront se voir qu’après une quinzaine d’années d’exploitation –d’après les premiers indices néfastes recueillis au Canada- nous jouons, une fois de plus aux apprentis sorciers.

On nous objecte l'indépendance énergétique ! D'aucuns osent même évoquer la précarité énergétique due à l'énergie toujours plus chère et qui pénalise les plus pauvres ! On évoque la possibilité de création d'emplois et le fabriquer français ! On oublie de dire qu'un gisement payé UN euro l'hectare peut rapporter jusqu'à DIX-SEPT millions d'euros ! (selon une étude du biophysicien Marc Bullemans).  Toutes raisons que l'on peut regarder sauf que le prix à payer risque d'être sans commune mesure avec les dégâts provoqués. Par exemple, connaissant mal la structure des sols et devant l'absence d'une cartographie des nappes phréatiques, le risque est grand de mettre en danger notre approvisionnement en eau potable mais pas seulement puisque nous sommes dans une région de moyenne sismicité et que des réacteurs nucléaires et ITER sont situés sur cette faille.

LE BUREAU DE GENS DE PAYS a décidé d’utiliser sa compétence et, s’appuyant sur ses statuts, a décidé d’alerter ses adhérents. Nous donnons ci-dessous la liste des liens qui sont utiles à une bonne information sur tout ce qui se fait pour lutter contre la fracturation que beaucoup d’entre nous croient inévitable si une forte mobilisation citoyenne ne s’oppose pas, avec force, aux apprentis sorciers.


Liens :  Ceux qui souhaitent rejoindre les collectifs pour agir, faire part de leurs idées, de leurs remarques, de leur expérience doivent aller sur ces sites. Ils y trouveront toutes les adresses des collectifs créés, les infos utiles, la solidarité de militants engagés dans la lutte contre la fracturation pour l’exploitation des gaz et huiles de schiste partout !

Liens : http://www.collectif.laverdiere.gds@gmail.com


             http://www.docgazdeschiste83.org/association/ 

             http://www.docgazdeschiste83.org/      
             @mail : nonaugazdeschiste83@gmail.com

Page d'accueil : http://gazdeschiste-collectif-var.over-blog.com/

COLLECTIFS LOCAUX

Pourquoi et comment créer un collectif local ?
Michel 06 62 46 88 67  -  Christian 06 74 41 89 81
http://www.docgazdeschiste83.org

La carte des collectifs locaux
http://www.docgazdeschiste83.org/local/carte.htm

Liste des  66 collectifs locaux (à ce jour)
http://www.docgazdeschiste83.org/local/liste.htm

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