Quand historique rime avec crotte de bique!
Accord historique !
Depuis cette nuit, les médias français répètent, en boucle, que l’accord trouvé à Nagoya, par les 193 pays représentés par plus de 6 000 délégués (diantre !), est historique.
Nous avons, me semble t-il, de plus en plus tendance à tout trouver « historique » depuis quelques temps, comme si, les actions et les évènements du passé faisaient partie de l’histoire avec un grand H ! La tendance des grenouilles médiatisées et médiatiques à se prendre pour le bœuf de la crèche s’accélère et l’adjectif « historique» est devenu le sésame ouvre-toi de toute action publique ; autrement dit, il suffit que par exemple, les 20 ministres des finances se réunissent quelque part en Europe pour parler du système monétaire international pour qu’immédiatement madame Lagarde trouve la démarche historique ; autre exemple, le FMI se réforme et cède deux sièges à deux pays émergents au milieu des pays riches pour qu’in peto son directeur général DSK évoque un accord historique ; je vous passe les titres des sportifs les accords politiques, les réformes qui ne peuvent être qu’historiques et pour ne pas nous encombrer l’esprit, je choisis, aujourd’hui, de ne parler que de l’accord historique de Nagoya sur la biodiversité.
Historique, la signature d’un accord qui n’engage que ceux qui veulent bien y croire puisqu’il n’impose aucune contrainte. Il n’a pas été ratifié par les Etats-Unis comme à l’habitude pour ce genre d’accord sur la protection de l’environnement et on sait pourquoi, les Etats-Unis étant les plus grandes pollueurs et les plus profiteurs des richesses de la Terre. Il donne, cependant, la possibilité aux pays émergents, dans lesquels se trouve la plus importante biodiversité, de percevoir « des milliards de dollars » tirés des bénéfices engendrés par les ressources génétiques de ces pays et là, alors là, pardon, mille fois pardon mais si vous ne trouvez pas qu’il est « historique » d’avoir réglé, en quelques jours, le problème de la pauvreté dans les pays du Sud c’est que vous êtes de mauvaise fois, que vous voyez le mal partout, que vous êtes du style à voir toujours le verre à moitié vide, que vous avez même, peut être, un penchant nihiliste.
Aujourd’hui réjouissons-nous, ne jouons pas les Cassandre mais affirmons, haut et fort, le Sud va enfin devenir riche !
Avant de conclure, je vous garantis que nous aurons encore, ces jours-ci, des évènements historiques et que nous en reparlerons.
* voir mon article "Nagoya, YA!YA!" du 20/10/2010 sur cette" manne" qui tomberait sur les pays en voie de développement et qui serait largement octroyée par les multinationales par l'intermédiaire de banques de compensation, véritables pompes à fric!
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