Un palmarès de l'année 2014
L’année 2014 s’étire en langueur, dépression, abattement pour beaucoup de citoyens français qui, comme ma sœur Anne, ne voient rien venir. Ni dans l’emploi, ni dans les promesses d’un avenir plus serein, plus studieux, plus heureux.
Même les bancs publics font grise mine depuis qu’ils ont appris qu’à Angoulême, on avait essayé de les mettre en prison ! Brassens*, AU SECOURS ! Les « bigots » comme tu les appelais, mon cher et respecté Georges continuent de frapper. Ils ne se contentent pas d’envier les amoureux, maintenant ils veulent carrément que les pauvres disparaissent…de la circulation. Ils les trouvent avinés, comme si pour Noël il n’y a qu’eux qui ont le droit de se péter au champ ! De nombreux bancs publics, dans certaines assemblées, accueillent, sans discrimination des gens bien sur eux et qui utilisent d’autres drogues. Mais chut, quand on est entre gens bien, on n’a pas la trogne rouge du SDF qui a froid, qui est sale et désespéré.
Il faut avoir des cacarinettes** dans la tête pour avoir de telles idées. Il est vrai que dans le monde, les murs de grillages électrifiés, de béton armé se multiplient dans ce troisième millénaire mondialisé. Où nos édiles municipaux vont-ils chercher ces idées pourries ?
« Les gens qui voient de travers pensent que les bancs vert
Qu'on voit sur les trottoirs sont faits pour les impotents ou les ventripotents.
Mais c'est une absurdité, car à la vérité, ils sont là c'est notoire,
Pour accueillir quelques temps les amours débutants
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics,
En se foutant pas mal du regard oblique des passants honnêtes,
Les amoureux qui se bécotent sur les bancs publics, bancs publics, bancs publics,
En se disant des «je t'aime» pathétiques, ont des petites gueules bien sympathiques !
Quand la sainte famille machin croise sur son chemin deux de ces malappris,
Elle leur décroche hardiment des propos venimeux...
N'empêche que toute la famille (le père, la mère, la fille, le fils, le "Saint Esprit...")
Voudrait bien de temps en temps, pouvoir se conduire comme eux. »
**petits insectes bouffeurs de poux.
A mon palmarès de l’année, dans la catégorie « Homme de l’année », je mettrai Denis MUKWEGE, le gynécologue congolais qui « répare » les femmes mutilées et violées par des bandits, réguliers ou pas. Voilà un homme de l’année qui se préoccupe du sexe opposé avec un courage qui ne se dément pas et que même des barbelés n’arrêteront pas. Je sais que dans cet exercice, choisir un nom, un acte, une idée est subjectif mais voilà, c’est mon choix.
La femme de l’année : Madame Angela MERKEL, la chancelière allemande qui, par sa politique, contribue à enfoncer l’Europe dans la récession et prépare à l’Allemagne un avenir qui n’aura rien à envier, demain, à celui des pays du sud de l’Europe. (Prédiction gratuite et iconoclaste dans un pathos généralisé qui encense la chancelière à chacune de ses décisions, mais, voilà, c’est mon choix !)
Le restaurant de l’année : c’est encore le restaurant du cœur, ceux, aussi de nombreuses associations de bénévoles qui ont moins les attentions des médias et qui, année après année, empêchent les plus démunis à ne pas crever de faim pendant que d’autres se remplissent les panses.
La nouvelle la plus insignifiante : Monsieur SARKOZY revient. Après n’avoir pu se recycler dans la haute finance ou être devenu un chef d’entreprise comme il l’avait annoncé « s’il était battu » et après avoir donné des conférences largement rétribuées au point que certains ont parlé de « conférence bidon », Mr Sarkozy s’est rabattu sur la présidence de l’UMP qui nécessite la de beaucoup moins de neurones.
La nouvelle la plus préoccupante : la montée, dans toute l’Europe de l’idéologie, d’extrême droite qui semble recueillir l’adhésion de plus en plus de citoyens déçus par le comportement des hommes politiques et son corollaire, savoir la montée du racisme et de la xénophobie matinée de rejet du musulman.
Le rendez-vous le plus grotesque et le plus couru de la planète vu le nombre de partenaires intéressés – hors celui de Davos - : La Conférence sur le changement climatique qui s'est conclue à Lima, au Pérou, par un « accord » assorti d’un du secrétaire général de l’ONU prédisant que « le monde entier paierait le prix de son inaction dans la lutte contre le changement climatique s'il tardait à se mettre d'accord sur une action commune ». On se revoit en 2015 ! Lima, ce ne fut pas le Pérou !
La courbe de l’année : celle des années précédentes, du chômage qui, loin de s’inverser continue à croître. Merci Patron ! Et merci Président ! Que je pourrais classer comme le naïf de l’année.