8°proposition/101 : Et si on commençait par le commencement ?
8° proposition.
Et si, pour une fois, on commençait par le commencement.
Si, pour une fois, l’effort était consenti par les plus gros qui donneraient l’exemple. Si l’écart entre les salaires redevenait raisonnable – ce qui existait par le passé, avant que l’économie libérale fasse perdre le sens des réalités et que la mainmise d’une minorité privilégiée la décide de tourner le dos à tout ce qui fait le vivre ensemble, se livrant à toutes les manœuvres qui n’avaient pour but que de se servir au détriment des autres - et si un reste d’humanité servait à faire comprendre aux super-privilégiés que cela ne pourra pas durer éternellement et que plus dure sera la chute, si on acceptait de voir que le problème est le manque de solidarité entre les hommes et les femmes, entre les pays entre eux et pas la conséquence d’une « crise » qui reste un argument bien utile pour ne pas faire passer les vraies réformes qui remettraient en cause tous ces privilèges.
Le sommet sur la crise qui aurait dû être le sommet pour l’emploi n’en prend pas le chemin.
Le Président : «Pourquoi j’ai voulu ce sommet pour l’emploi ? Parce que nous vivons depuis plusieurs semaines une nouvelle aggravation de la crise qui nous oblige à agir. La situation économique actuelle en France comme en Europe est très périlleuse. Il y a urgence. Les objectifs de notre réunion : d’abord partager un diagnostic. »
Des grèves, des fermetures d’usines, le chômage en hausse constante, les déficits et la dette qui sont allés croissants, des débats, des mises en cause permanentes, des échecs électoraux tout au long de ces quatre ans de gouvernance auraient dû l’encourager à faire le diagnostic bien avant. Quant à le faire partager par les partenaires qu’il n’a jamais écoutés, mis à part le MEDEF, est-ce là tout ce qu’il a trouvé pour annoncer l’obligation d’agir ? Que ne l’a-t-il fait avant et surtout, quel genre d’action prépare t-il ?
Le Président : « En vous réunissant, je veux vous dire que j’ai bien conscience qu’à l’issue de cette réunion, nous ne serons probablement pas d’accord sur tout. Vous avez vos convictions, j’ai les miennes. Mais même lorsqu’on est désaccord, la démocratie c’est se respecter. Et se respecter, c’est se dire la vérité.»
Mais ils ne sont d’accord sur rien ! Pardon, le Président et le MEDEF sont d’accord sur tout ! Puisqu’il ne s’agit rien moins que de diminuer encore et toujours les taxes sur les entreprises sans que cela se traduise par des résultats efficaces puisque ce n’est jamais assez et que l’on nous dit que la France ne cesse de se désindustrialiser ! Et puis ses convictions nous mènent droit dans le mur, il n’est pas très heureux de les brandir comme une oriflamme. Nous, nous avons une certitude selon laquelle vos convictions, M.le Président, ne sont pas celles de ceux qui souffrent et se désespèrent. Encore une chose, la démocratie ce n’est pas de se respecter mais c’est respecter la voix du peuple.
Le Président annonce ensuite des mesures d’urgence pour l’emploi et pour maintenir l’activité. Un plan, sans précédent (500 millions d’euros) pour la formation des chômeurs qui n’ont plus d’activité professionnelle depuis au moins deux ans, pour l’emploi, la resocialisation et le renforcement, après l’avoir démoli, des effectifs du pôle emploi. Ces mesures seront financées par le redéploiement pour ne pas creuser le déficit. Une enveloppe qui pourrait être doublée avec le soutien de fonds de partenaires sociaux et de l’Europe.
En voilà une annonce qui va tout changer ! Là, on est dans l’action ! En Allemagne que l’on prend si souvent en exemple – on prend le train pour Berlin comme à l’époque de la guerre froide on le prenait pour Moscou – c’est quatre milliards qui ont été consacrés à la même mesure. Sauf que nous préférons un saupoudrage qui ne sert à rien, à de vraies mesures qui ne peuvent être financées puisqu’il n’est toujours pas question de supprimer les niches fiscales si coûteuses et si inefficaces. Et, remarquez le mot à la mode : RE DE PLOIE MENT ! Voilà le meilleur moyen pour créer des emplois : redéployer ceux qui existent !
Puis le Président à annoncé une réforme radicale de la formation professionnelle dans notre pays. L’objectif est que chaque chômeur ait une formation et qu'au bout il soit obligé d'accepter l'offre d'emploi proposée. Nécessité absolue de faire entrer les jeunes dans l'entreprise par l'apprentissage.
Toujours ce besoin de pointer du doigt ces « cancéreux » à la mode Wauquiez qui profitent des aides, chôment par confort et refusent de travailler. Tout cela va changer : une réforme de la formation qui va faire baisser les chiffres du chômage en excluant les gens en formation des listes de chômeurs.
Le Président a, ensuite, annoncé que d'ici la fin du mois des mesures «extrêmement puissantes» seront présentées pour doper l'offre de logement.
On tremble d’avance.
Le Président a réaffirmé que la taxe sur les transactions financières fera l'objet d'une proposition précise d'ici la fin du mois.
On l’attend !
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