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Drôle de parlement, dimanche soir !

14 Juin 2012 , Rédigé par Liberté

Les démocraties modernes électives ont un problème de représentativité. Enfin, ceci n’est pas vérité d’historien, cela reste à confirmer mais le sentiment qu’on a lorsqu’on regarde les résultats des élections en Europe, c’est que ce ne sont pas les majorités qui gouvernent, encore moins les peuples.

 Dans une Grèce où la démocratie est, il est vrai, très affaiblie pour ne pas dire mise entre parenthèses depuis que la nation est sous contrôle d’instances européenne et internationales, les élections de dimanche ne me démentiront probablement pas. La droite avec un peu moins de19% a remporté 108 des 300 sièges et Syriza avec un peu moins de 17 ( 36% à eux deux)  ont totalisé 52 sièges – ce qui discrédite totalement le mode de scrutin grec et confirme ce que j’écrivais plus haut. Cette injustice se retrouve dans tous les systèmes démocratiques qui ne parviennent pas à trouver une solution juste qui permette de garantir une stabilité et de respecter tous les électeurs. 32% des voix  s’étant portés sur les partis qui acceptent la politique d’austérité mise en place par les bailleurs de l’état grec contre 42% pour tous ceux qui rejettent cette politique et qui sont muselés, bâillonnés. Certaines régions  qui ont donné 4 points de plus à l’opposition se voient dotées du même nombre de députés que la majorité ! Le comble est atteint par ce que l’on pourrait appeler le « comble de la démocratie », c’est que les petits partis qui n’ont pas réussi à totaliser les 3% requis pour accéder au parlement, représentent 19% des voix soit plus que les deux partis « majoritaires » ! Ce n’est pas le seul endroit où nous observons une inadaptation au monde que nous avons construit mais c’est par là que l’on devrait commencer si on veut avoir une chance de ne pas tomber dans des oligarchies qui ont l’apparence de démocratie mais qui sont une gouvernance de réseaux qui se cooptent, se financent, s’approprient la république.  

En France, le système majoritaire actuel ne permet pas une juste répartition des sièges à l’assemblée nationale et les extrêmes sont écartés du pouvoir de discuter la politique du pays. Le parti socialiste qui a souvent besoin des voix des partis d’extrême gauche pour avoir des élus ( M.Hollande n’aurait pas pu être élu sans les voix du Front de gauche)  et le parti de la droite républicaine qui appelle les électeurs du FN à voter pour lui pour avoir des élus dominent la vie politique française depuis 50 ans. Une fois élus, ils peuvent, et d’ailleurs ils l’ont fait chaque fois à de rares exceptions près, en 36 avec le Front Populaire, en 81 pendant deux ans, se passer de ceux qui ont contribué à les faire élire. A gauche, le désistement systématique pour le candidat arrivé en tête a toujours été un réflexe républicain et souvent dans le même sens (désistement du PCF pour le candidat du PS) mais, aujourd’hui, un changement important se fait jour. La force du FN et sa nouvelle présidente font que la droite, un moment divisée, s’est vite rassemblée sur l’idée que, bien que ne partageant pas toutes les valeurs du FN mais en faisant remarquer que ce parti n’est pas interdit par la république, accepte, sollicite les voix du FN et s’insurge contre ceux qui lui font remarquer que c’est une alliance dangereuse en arguant qu’il n’y a pas de raison que le PS s’allie au Front de Gauche et que l’UMP ne puisse le faire avec le FN.  A messieurs Juppé, Raffarin, Fillon, tous anciens premiers ministres, je ferai remarquer que dans des circonstances graves qui émaillèrent l’histoire de la France, les communistes, car ce sont eux qui sont visés, ont toujours été du côté de l’honneur et de la défense de la nation et qu’ils n’ont rien de commun avec des collaborateurs, des antisémites et des racistes.

Le système électoral en place pousse à la confusion et si les petits partis étaient justement représentés, les choses seraient plus claires et on n’élirait pas un député qui ne sait pas lui-même quelle voix il doit porter au parlement tant son élection est la conséquence d’un salmigondis d’électeurs.

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