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Haro sur les fonctionnaires.

14 Février 2011 , Rédigé par C

Un fonctionnaire sur deux partant à la retraite n’est plus remplacé. En trois ans plus de cent mille postes sont passés à la trappe et cette règle simpliste sortie, tout droit, du cerveau de notre président et si appréciée par ceux qui ne cessent de dénigrer les fonctionnaires – constatons que ce sont les mêmes, ensuite, qui critiquent le fonctionnement de la fonction publique et qui lui trouvent tous les maux de la Terre.

 

Le statut de bouc émissaire colle à la peau du fonctionnaire comme la rémora au ventre du cétacé. Il a été italien, espagnol, il est arabe et Rom mais, avec une constante qui ne se dément pas, il faut toujours compter sur le fonctionnaire pour endosser la dépouille de l’âne de la fable. Le fonctionnement de la république en 2011 est le même que celui du temps de La Fontaine.

 

Les puissants ont tous les droits et n’en reconnaissent qu’un aux plus faibles, celui de se faire tondre sans rien dire. Les Grands outrés que l’on puisse discuter leur attitude face à la morale – les exemples abondent dans l’actualité – votent eux-mêmes les lois qui leur permettent de s’exonérer de leurs fautes et, comme ils refusent de se reconnaître coupables (on connaît les fameuses phrases « responsable mais pas coupable » et, depuis MAM « je ne le ferai plus ») il faut bien se faire à l’idée que « la peste » n’est pas prête de disparaître et que nous devons nous armer de patience ou bien , ou bien nous indigner, ne pas cesser de nous indigner car vous aurez remarqué que cet appel gène pas mal de gens et pas les plus estimables, pour ne pas être les dindons de la farce.

 

Le roi, sans indulgence fait son examen de conscience et reconnaît avoir dévoré moutons et berger pour satisfaire son appétit glouton mais il pense qu’il est justice que tout le monde s’accuse ainsi qu’il le fait pour que, connaissant l’état de la société et le délitement de la morale, on choisisse le plus faible !

 

C’est l’état où nous a mené notre grand timonier à nous !

On accuse les fonctionnaires de tous les maux ; il y eut, dans la gauche même, d’illustres prédécesseurs qui s’imaginèrent « dégraisser le mammouth » et pour ce faire, n’hésitèrent pas à les traiter de fainéants et d’absents chroniques.

Depuis quelques temps, personne n’échappe à la vindicte du président  et les enseignants, bien sûr. Après avoir supprimé de nombreux surveillants, de psychologues scolaires, d’éducateurs, raboté les budgets, s’être déchargé sur les collectivités locales, avoir supprimé l’année de formation en alternance des nouveaux professeurs, avoir assoupli la carte scolaire qui a aggravé la mixité sociale, porté à bac+5 le niveau d’études ce qui handicape les étudiants peu fortunés et sans que cette « revalorisation des études » soit une garantie de meilleure performance sans une formation pédagogique, les ministres que l’on change comme des kleenex, réforment sans continuité et dépècent l’éducation nationale,

          

Le service public donne des boutons à nos élus de droite qui s’empressent de faire remarquer, avec une dose d’humour que seuls eux doivent apprécier, que, si la France a bien résisté à la crise (ce sont eux qui le disent) c’est grâce au modèle social français.

 

Ce qui est sûr, c’est que les services publics garants de l’égalité et de la solidarité nationale sont en danger et qu’il va falloir, d’une manière ou d’une autre, les défendre.
 

Cela peut commencer par le bulletin de vote aux élections cantonales les 20 et 27 mars.

 

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