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Le mensonge est une banalité

4 Septembre 2010 , Rédigé par C

La lettre écrite par mr Woerth pour demander la Légion d’Honneur pour mr de Maistre est, selon lui : « un geste d’une grande banalité ».

Pourquoi pas !

Dans la loi de fiances 2009, le budget alloué à la Légion d’Honneur est de 17 610 035 euros !

Les nominations faites par décret signé du Président de la République, rendu sur rapport du Premier ministre et du ministre intéressé, sont visées pour exécution par le Grand Chancelier qui centralise les propositions et les soumet au conseil de l’Ordre. Comme on comprend que ces messieurs n’ont pas le temps de s’occuper de telles banalités, on comprend mieux qu’il faille un petit personnel pour faire le travail et qu’il faille les rémunérer à leur juste valeur ce qui explique, en partie, les sommes allouées à l’Ordre.

 

Ceci posé et en supposant qu’il ne s’agit pas d’emplois fictifs car à l’heure où nous écrivons nous ne savons plus très bien où nous en sommes de l’affaire Woerth-Chirac-Delanoë-Bettancourt (là, tout doux, mon dictionnaire électronique s’affole, il est en train de me souligner tous ces mots en rouge, c’est mauvais signe !), nous n’évoquerons pas les traitements, au demeurant assez bas, que touchent tous les ans les décorés mais je ferai deux remarques :

 

-         un geste d’une grande banalité, dit-il et un autre ministre précise qu’il a fait ce geste plus de deux cents fois en un an et demi, ce qui, en tenant compte des fériés et des vacances, met l’affaire à un geste d’une grande banalité tous les deux jours ! Etonnez-vous ensuite que les ministres n’aient pas le temps de s’occuper des gestes importants.

 

-         Ce geste d’une grande banalité est vite oublié s’il n’a pas de conséquences sur la vie du ministre, en revanche si, par hasard sa femme est embauchée par le récipiendaire qui le remercie par courrier en lui donnant du « cher Eric » dixit le JDD, et nous n’évoquerons pas la possibilité qu’il y ait eu un chèque à la clé comme semblent le dire certains journalistes sans l’ombre d’une preuve puisque tout se règle en espèces, alors là il est mensonger de dire que l’on ne connaît pas le monsieur, qu’on l’a vu, peut-être une fois mais que ce n’est pas sûr et on trouvera bien un copain pour vous absoudre ; c’est fait, ce jour sur France-Info où mr Copé a dit, à ce sujet « tout dépend du contenu du mensonge »

 

Et voila celui qui prétend être, un jour, Président de la République qui dit, tranquillement sur une radio du service public que, " tenir un discours contraire à la vérité et tenu avec dessein de tromper", c’est la définition du mensonge, "ce n’est pas le sujet mais qu’il faut regarder le contenu" ! Alors on cherche à comprendre, voulait-il dire par là que tous les discours tenus par mr Woerth et qui se sont avérés mensongers étaient moins graves que d’autres? Et qui devra décider de l’importance du contenu ? Le menteur? La justice, la presse et le peuple apprécieront !

Veut-il dire comme Malherbe « que le meilleur qu [‘il] y voie c’est que ses mensonges ne feront pas geler les vignes ? »

Ou bien, veut-il dire, tout benoîtement, que comme les hommes politiques disent beaucoup de mensonges, on finit par se fatiguer à tous les relever et qu’un état où le mensonge est érigé en système finit par croire qu’il dit la vérité, tant il est vrai que « plus on voit de choses à contredire à la fois, moins on en contredit » ?

 

On en restera là pour aujourd’hui en méditant ces phrases de responsables politiques qui, dans l’exercice de leur fonction, font des gestes d’une grande banalité et disent des mensonges. Je trouve qu’ils sont trop payés pour ce genre de services et que leur retraite pourrait être calculée selon ce barème : un geste d’une grande banalité, plus 1%, un mensonge, moins 50%, cela leur laisse une grande liberté d’agir dans la mesure où 100 gestes d’une grande banalité compenseront 2 mensonges !  

 

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