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Retour de Chine, 1.

1 Juin 2012 , Rédigé par Liberté

Nin hăo (prononcer niraou) !

Bonjour !

 

De retour de Chine iconoclaste, je voudrais faire partager mon expérience et surtout faire part de mon ressenti. D’abord pourquoi ce qualificatif  « iconoclaste » ?

Parce que la plus ancienne civilisation vivante de la planète est devenue barbare. Autant les Chinois sont attachés à une multitude de superstitions  -les chiffres, les couleurs qui portent bonheur par exemple- autant ils sont, semble t-il, attachés au respect des valeurs spirituelles et morales des Anciens,  autant ils sacrifient l’héritage du passé. Beijing en est l’illustration la plus manifeste. La capitale, probablement poussée par l’organisation des jeux olympiques de 2008, n’est plus qu’une façade. Tout au long des grandes avenues replantées d’arbres adultes étayés par des étais d’acier, de grands immeubles montrent une façade moderne et cachent les quartiers lépreux où s’entassent les ruraux qui viennent alimenter la main d’œuvre exploitée par les bâtisseurs. Les automobiles luxueuses ont remplacé les millions de vélos et les embouteillages et la pollution immobilisent et étouffent la cité. La Cité Interdite, repeinte régulièrement pour lui garder son cachet est sale, abandonnée et sa visite dégage moins de mystère, de rêve, d’histoire qu’un bon film de Bernardo Bertolucci.

 

A tout instant, l’exagération vous saute au visage. Les tours d’immeubles poussent comme des champignons et la plupart restent vides. Il s’agit d’une diaspora qui place son argent sans se préoccuper d’architecture ou de bien-vivre. La banalité est la règle. Dans ces villes champignons, des lotissements de tours de 30 étages meublent le désert culturel. On subit, sans plaisir, le béton insolent et la tour orgueilleuse et le modernisme dans sa voracité. Le malaise s’installe. Dès l’urbanisation interrompue, on tombe dans  la campagne où rien n’échappe aux dents affamées de la pauvreté. La baraque de planches noires et de tôles tordues remplace, tristement, la ville illuminée. Cette modernité vous prend à la gorge et on a l’impression désagréable d’être en présence, non pas d’un progrès mais plutôt la conséquence d’une industrialisation délabrée basée sur l’exploitation humaine et dont le seul but et de se montrer sans prendre en compte les dégâts humains qu’elle entraîne. Le malaise est le premier choc chinois.

 

A suivre.

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