Baroin, Pécresse...Deux ministres au secours des riches.
Mon admiration n'a pas de limite lorsque je vois les deux meilleurs de la classe, architectes du budget 2012 de la France, chargés de faire des propositions pour trouver dix milliards d'économie.
Ma compassion va à Mme Pécresse qui trouve les rémunérations des riches "parfois" extravagantes et qui s'apprête à leur demander, pour 2012, une contribution exceptionnelle. Je comprends que l'exception n'est pas dans la somme demandée mais dans la fréquence souhaitée ; il est vrai que sa responsabilité politique s'arrête au budget 2012 puisqu'après, c'est la reconversion. Cette ministre est un "killer" ! L'extravagance, à mes yeux, est le seuil au-dessus duquel elle pourrait proposer une contribution de 1 à 2% ; et ce seuil, elle l'a fixé à UN MILLION d'euros de revenu fiscal de référence. Lorsqu'on sait les combines, parfaitement légales bien sûr (il existe des structures qui font cela très bien, surtout lorsqu'elles ne sont pas très éloignées du pouvoir) qui permettent d'échapper à l'impôt pour les plus aisés, on perçoit l'inégalité d'une telle mesure. La promouvoir pour calmer le jeu ne suffira pas à nous faire prendre des vessies pour des lanternes. La part des revenus du patrimoine (plus-values, dividendes, stock options...) n'étant pas touchés par la mesure et les salaires versés par des filiales à l'étranger, non plus... Je vous fais grâce de l'éventail des possibilités qu'ont les mégariches chers à Mr Lévy et je ne vous parle pas des sportifs de haut niveau et des intermittents de luxe du showbizz qui sont domiciliés à l'étranger, cela donne des brûlures d'estomac et la journée est trop belle pour être gâchée par ces considérations qui vous indignent ou, pour le moins, qui le devraient.
Mon indulgence va à Mr Baroin qui zigzague entre des déclarations péremptoires sur la bonne santé des banques françaises, sur la croissance, sur le prix du saucisson et sur ses prévisions. En 2010, c'est lui qui a préparé le budget 2011 et ses choix devaient permettre d'atteindre les 6% de déficit public. Ce calcul optimiste se faisait sur la base d'une croissance à 2%. On sait ce qu'il en est advenu ; la croissance en 2011 ne dépassera pas 0,5 % et encore, puisqu'au deuxième trimestre elle était de 0%. On connaît aussi l'optimisme de sa patronne qu'il a remplacée à Bercy et qui n'hésitait pas à repeindre en rose tout ce qu'elle, et le gouvernement auquel elle participait, faisaient.
Que nos deux ministres n'aient plus longtemps à attendre leur reconversion me tient à cœur et je verrais bien, pour les remplacer, des élus qui auraient comme ambition "une économie qui permette de travailler mieux, MOINS et TOUS, une économie économe, responsable, régulée et tournée vers le long terme" où "les banquiers et les traders ne feront plus la loi, où les marchés seront désarmés..."
Ce sont de belles paroles prononcées ce week-end et plus agréables à entendre que les antiennes de la politique ultra libérale qui voudraient nous faire croire que la politique menée est la seule possible avec quelques arrangements entre amis et que toute autre est illusoire ou de gauche et donc irréaliste.
Pour conclure, ma vraie admiration va à ces paroles de femme, à la femme qui les a prononcées et ma pitié, puisque nous en sommes à l'étalage de sentiments nobles, va à Mr Fillon qui exprima des doutes sur sa nationalité française, révélant le mépris dans lequel cette droite tient tous ceux qui n'ont pas, au moins deux demi-quartiers de noblesse.
Des Bastilles restent à prendre, le palais de l'Elysée, demeure princière, depuis qu'en 1720 l'ambitieux La Tour d'Auvergne le fit construire, jusqu'à aujourd'hui devenu résidence fastueuse des présidents de la république, Bercy qui n'est plus une propriété seigneuriale depuis 1860** mais où se décide le sort de millions de manants et l'Hôtel de Beauvau qui abrite le ministère de l'intérieur depuis 1861 est qui a bien besoin d'un ravalement et pas seulement de façade...
Pour commencer !
**30 août 1860 : débarquement d'une expédition française en Syrie pour protéger les chrétiens maronites contre les Druzes. (Un clin d’œil à l'histoire) sans aucun rapport avec le sujet d'aujourd'hui.
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