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Dernière proposition avant que "l'Homme m'a tuer!"

25 Février 2012 , Rédigé par C

Les marinas sont pleines de voiliers mais les caisses sont vides ! La Grèce est un terrain d’expériences pour le triumvirat ( argent, spéculation, mensonge) qui confisque le pouvoir aux démocraties. C’est une vérité commune que de répéter, à l’envie, à droite, que c’est la crise qui pèse sur le destin des peuples européens, et à gauche, qu’utilisant la crise, les marchés ont pris le pouvoir mais ce que nous attendons de ceux qui nous représentent c’est une solution pour sortir de cette alternative.

Ne peut-on faire, une bonne fois pour toutes, le constat que les politiques de récession imposées aux peuples de l’Europe ne peuvent que conduire à l’explosion de l’euro, à la faillite de l’Europe à 28 ou plus, à l’aggravation du chômage et à l’augmentation de la pauvreté ? Sinon il faudra en déduire que l’appauvrissement de l’Europe est inéluctable, sa rédemption un leurre, les discours sur son avenir, des mensonges.

Le couple bancal – une Merkel dirigiste et un Sarkozy suiviste – franco allemand entraînant un troupeau de pays déboussolé et intéressé, impose la politique économique de récession qui conduit l’Europe à la ruine. Le credo qui consiste à marteler à nos oreilles sourdes que le problème de l’Europe est le coût du travail, et que la solution est la convergence des coûts du travail alignés sur ceux de l’Allemagne, le modèle, est une vaste fumisterie. C’est ignorer délibérément que chaque pays a sa propre personnalité, sa culture, ses richesses du sous-sol, son histoire industrielle, son héritage politique, sa situation géographique, que sais-je encore ! C’est faire comme si tous les pays pouvaient, dans une mondialisation prégnante dans notre société informatisée, internetisée, fabriquer tous des produits d’excellence, se concentrer sur l’innovation et le luxe ! Regardons ce qui s’est passé pendant cette dernière décennie. L’Irlande a exercé un dumping économique suicidaire en attirant sur son sol des entreprises qui ne payaient pas de taxes en croyant que cela suffirait à son développement. Résultat, une ruine du pays dès qu’un autre – à l’Est à l’occurrence – moins riche eut proposé encore plus de conditions favorables en condamnant, tout autant, et à terme, l’expérience. L’Espagne, qui s’est mis à construire des milliers de logements, pour une population qui ne pouvait pas les acheter au prétexte que dans les années soixante une vague migratoire de salariés espagnols renflouaient les caisses avec l’argent gagné dans les pays d’accueil pendant qu’une autre vague, touristique celle-là, aidait au développement du tourisme, s’est trouvée avec une croissance artificielle qui s’est terminée dans l’éclatement de la bulle immobilière. La Grèce qui a basé toute sa stratégie de développement sur la fuite en avant en sacrifiant la rigueur budgétaire au dieu soleil. La France qui n’a eu de cesse que de se prendre pour une grande, avec des patrons qui se prenaient pour les meilleurs et qui s’est laissée bercer à l’illusion des trente glorieuses après une guerre perdue qu’elle avait crû gagnée et une gestion calamiteuse de la décolonisation. Une Europe enfin, qui, une fois la première pierre posée s’est assise pour se reposer. Nous sommes au septième jour de la création. Comme dieu qui se reposa après avoir créé le ciel, la terre et les hommes, devons-nous nous satisfaire d’avoir enfanté un monstre et attendre l’apocalypse ou bien, avons-nous encore assez de raison pour modifier le sens d’une histoire qui ne peut mener qu’au désastre ? Et ce n’est pas de la fuite en avant de la Chine, de l’Inde, de pays émergeants ne maîtrisant pas leur démographie que viendra l’embellie.

 La seule politique qui puisse créer de la richesse est celle qui favorise la consommation qui entraîne la production. Il faut assumer le fait que la population mondiale est dans une spirale dont elle ne peut sortir qu’exsangue et qu’ainsi elle est condamnée à disparaître par inanition.

Ainsi, il n’y a que deux attitudes possibles. La première est de continuer à produire et à consommer, de promouvoir le côté cigale, de continuer à creuser la dette – ce qui fait le bonheur des prêteurs, toujours plus riches puisqu’ils sont ceux qui en tirent tous les profits - d’épuiser les ressources naturelles, d’abîmer la planète Terre – l’inévitable exploitation terrifiante des gaz et des huiles de schistes et l’incompréhensible attitude vis-à-vis de l’énergie nucléaire mortelle à terme en sont deux exemples patents -, la seconde est de considérer que l’âge d’or de la planète est fini et qu’il faut venir à un fonctionnement respectueux de la vie sur Terre en produisant sans gaspiller, en consommant sans exagérer.

Pour en revenir à la Grèce qui est le modèle de ce qui nous attend tous à l’avenir, on sait très bien que les plans de sauvetage ne sauveront rien de ce qui importe. Ils permettent juste de faire durer le plaisir de quelques financiers qui capitalisent en agrandissant leur patrimoine mais ne règlent en rien le sort de la Grèce qui ne pourra pas rembourser sa dette sinon en acceptant que le pouvoir d’achat subisse une baisse importante et, en priorité que ceux qui ont bénéficié de la largesse du système accepte de restituer une grande partie de ce qu’ils ont. Qui cela gênera que les marinas grecques se vident des trois quarts des voiliers immobiles pendant la moitié de l’année ?

Paradis fiscaux est le terme employé pour qualifier ces lieux où se cachent les turpitudes d’une société déboussolée, mieux vaudrait y substituer cimetières fiscaux pour qualifier ces lieux désertés parce qu’ils ne serviraient plus à rien.

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