Quand les candidats parlent aux Français !
Tout le monde me parle ! Tout le monde vous parle ! Tous les candidats parlent au peuple ! On est bien dans le spectacle politique ! Dans le face à face candidat-peuple !
Pour M.Sarkozy c’est nouveau car, pendant son mandat, il a surtout parlé avec les riches en se moquant du peuple ! Et, il a parfois, souvent ? confondu parler au peuple avec parler peuple.
Pour M.Hollande c’est la moindre des choses quand on prétend à représenter le peuple !
Pour Mme Le Pen c’est un fantasme, elle qui ne connaît pas la réalité du peuple de France !
Mais, pour tous, lorsqu’ils avouent, la main sur le cœur, qu’ils vont s’adresser au peuple pour lui dire la vérité est-ce à dire que jusqu’à maintenant ils s’adressaient à lui pour lui raconter des mensonges ?
Le candidat du peuple qui vient de découvrir la marche à pied, le petit-déj à l’aube composé de café noir et reblochon, qui téléphone au papa de la belle parisienne qui se presse vers son travail, a mis cinq ans pour s’apercevoir qu’il y a des trottoirs dans Paris, des boulangers et des épiciers arabes. Peut-être pourra t-il s’adresser à l’économe – c’est une image – de l’Elysée pour lui donner des adresses de commerçants où il pourra faire ses courses pour diminuer les frais de bouche du dit palais qui se montent à 12 000 euros par jour. Difficile après cela de s’adresser au peuple sans le faire la bouche pleine, ce qui est mal élevé !
Le candidat de la gauche, depuis Le Bourget, sait parler au peuple et du peuple. Ses discours sont entraînants, semblent sincères surtout en comparaison avec ceux du président, peuvent convaincre mais il faudra attendre un peu pour savoir s’ils seront suivis des faits et d’effets, mais notre patience à des limites. Gare à ceux qui déçoivent, ils doivent s’attendre à des répliques destructrices.
Parler au peuple devrait ensuite s’écrire « donner la parole au peuple » si l’on en croit le nouveau mantra du président. Sauf que les sujets préemptés semblent plutôt stigmatiser le peuple à travers les chômeurs, les immigrés … Si, au moins, la volonté de donner la parole au peuple s’ornait du désir de diminuer de moitié, par exemple, les élus du peuple – ce qui, entre nous, serait une convergence avec la moyenne des autres démocraties. Confère le nombre d’élus aux Etats-Unis ! Et, encore un effort, de diminuer de moitié le nombre des ministres dont le coût annuel, d’après le député René Dosière, est de 17millions d’euros dont un tiers est consacré à leur communication !
Je sais que ce genre d’argument nous fait passer pour des anti parlementaristes et fait le jeu des extrêmes d’après le politiquement correct mais je l’assume aussi longtemps que la politique ne sera pas exemplaire et exercée par des gens corrects.
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