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La campagne électorale : passage obligé de la démocratie.

22 Février 2012 , Rédigé par C

Le 15 février je poussais « un coup de gueule » pour sommer l’entourage du président de ne plus parler à tort et à travers, d’abord parce que l’enfumage et la manipulation permanents finissent par lasser, ensuite parce que le discours récurrent était que le président, élu pour cinq ans, et le gouvernement, nommé pour une durée indéterminée, se devaient de travailler jusqu’à l’issue du mandat donné par les Français en 2007, ce que j’approuve évidemment mais dont je doute assurément. Le mandat unique règlerait le problème puisque le sortant sortirait avec son bilan. J’ajoute à la règle, que les nominations aux postes importants d’entreprises nationales et dans celles où l’état est partie prenante, ne pourraient plus être faites passée la mi-mandat. Cela éviterait les combines et les pertes de temps et surtout les dégradations faites à la république impartiale – le dernier exemple étant la nomination ratée de M.Borloo, ancien ministre de l’écologie, à la tête de Véolia, entreprise actrice dans l’environnement – qui font mauvais genre.

 

Depuis l’entrée en campagne du président, les tontons flingueurs ont disparu de l’entourage d’un candidat qui a fait le ménage autour de lui. Il sait les dégâts que peuvent faire  les dérapages et les éléments de langage appris par cœur et ânonnés ensuite par ses thuriféraires préoccupés uniquement par leur propre avenir et préfère qu’ils se taisent pendant la campagne. Il est seul face à ses adversaires et la consigne est simple : le leitmotiv se résumant à « tout ce que disent mes adversaires sont des mensonges ». L’exercice se révéle le plus facile pour des gens habitués à pratiquer  les mystifications, jour après jour. Enfin la politique est devenue populaire. Hier, notre président pour encore soixante jours, déjeunait avec des ouvriers et, de son aveu même, les convives lui ont demandé des nouvelles de sa fille, de Carla et c’était bien sympathique et il s’est bien amusé. Donc, fini le populisme tant décrié, voilà des rencontres éminemment politiques et nobles. C’est l’harmonie : ne parlons pas chômage, fermeture d’usines, abandon de la filière acier, toutes choses qui fâchent, mais évoluons, en rompant avec la violence, vers une démocratie apaisée, familiale, guimauve. Le soir, en meeting, le bon père de famille peut se transformer en gladiateur quand on s’adresse aux spectateurs du cirque.

Si de plus en plus de citoyens, de peuples, rejettent les discours, les structures européennes et mondiales qu’ils subissent, ce que les gens bien informés et bien intentionnés qualifient de populisme en même temps qu’ils annoncent et défendent le recours au référendum, la question n’est pas de chercher à les accabler en les culpabilisant mais de savoir pourquoi la fracture se creuse entre un discours politique formaté et des attentes de plus en plus désespérées d’un monde meilleur.  L’art qui consiste à passer du « casse toi pauv’con » au ptit déj popu ne peut constituer une politique et reflète bien, à mes yeux, le bilan d’un quinquennat qui n’a cessé de mépriser les citoyens.

La crise n’est pas qu’économique, elle est aussi morale. Dans cette optique, on se rend bien compte, grâce à Internet et à l’informatique qui permet la rapidité et la capacité de garder et regarder les archives, grâce à l’extrême médiatisation, que chaque déclarant se contredit sans cesse. Sur le même sujet, on dit tout et son contraire dans des laps de temps très courts ce qui, à mon sens, montre la faiblesse et le peu de consistance du discours politique. Cette campagne électorale montre bien que le discours politique perd son sens quand il s’articule différemment selon le public auquel il s’adresse.

Le candidat sortant qui devrait assumer son bilan, ce serait la moindre des choses, passe son temps à juger le projet de son adversaire principal.  On se tire dans les pattes, on s’étripe, on s’écharpe, on s’insulte et nous ? Nous attendons les vraies réformes, nous espérons le changement.

La campagne électorale qui devrait être un moment important de la vie politique n'est qu'une pantomime, une comédie et, au regard de son importance dans la vie politique, une tragédie quand elle  confond confrontation d'idées et coups bas. 

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