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La valeur travail dans la campagne.

28 Février 2012 , Rédigé par C

 

La campagne électorale n'est pas le moment le plus captivant de la vie civique. L'intérêt d'une campagne serait d'éclairer le débat, d'expliciter les projets, de débattre des idées forces qui sous-tendront le mandat. Or, que constate t-on ? Une foire d'empoigne, un dénigrement systématique des promesses de l'adversaire, une cascade de chiffres pour un chiffrage toujours contesté – des exemples comme s'il en pleuvait où, pour un même sujet, on peut avoir des sommes qui vont du simple au double et quand il s'agit de milliards cela confine au ridicule – un comportement autiste quand on envie l'éristique qui semble avoir déserté les cénacles politiques.

 

Laissons de côté la bataille des chiffres et les approximations, les mensonges, les erreurs pour s'attacher à un sujet qui hante nos chers candidats et leurs porte-paroles. La valeur travail dont on ne sait plus, une fois entendus toutes les définitions, toutes les déformations, tous les amalgames voire les confusions – M.Sarkozy parle de la valeur travail comme de quelque chose qu'il faut aimer, vénérer. Il en fait une vertu morale, un sanctuaire – au pire un idéal à atteindre, dont on ne sait plus donc, s'ils savent encore de quoi "ils" parlent et s'ils parlent tous de la même chose. Le débat falsifié et accaparé semble avoir de la tenue alors qu'il n'est plus qu'un leurre !

 

L'accroissement de la capacité créatrice de l'homme qui est le côté vertueux de la valeur travail – allez demander à des salariés sous-payés, exploités et qui font un métier ingrat ce qu'il pensent de la valeur travail – aurait dû conduire à l'élévation de l'âme. Or qu'en est-il après des siècles de civilisation ? Le travail a rabaissé l'homme à un simple instrument. Le travail, qui a abandonné son côté spirituel qu'il avait lentement conquis par une longue marche dans la connaissance qui faisait que l'artisan s'enrichissait des progrès et s'approchait de l'artiste, s'est peu à peu perdu en se transformant en simple technique, en se robotisant, en se spécialisant. Le stakanovisme, le travail à la chaîne, les trois huits, l'affaiblissement de la solidarité syndicale, le désengagement d'un prolétariat subordonné, contraint et irresposable, écarté de toute décision, la spéculation, l'absence de concurrence ont enlevé toute notion de richesse à la valeur travail. La richesse c'est le temps disponible et plus le temps de travail.

 

Le sentiment de puissance que produit la civilisation prit toute sa mesure avec la colonisation qui a pu faire croire, à une vision optimiste du monde, à tout un continent européen dominateur.

Mais le XX° siècle a porté un coup mortel à l'idée de progrès. Les peuples se radicalisent, les dictatures, les guerres, la destruction annoncée de la planète, les gouvernements irresponsables qui s'endettent et se livrent, pieds et poings liés, à des financiers apatrides et à une économie négative avec son cortège de misères et de destructions, scellent la fin du progrès comme outil d'émancipation de l'homme.

 

Au XXI° siècle, l'urgence est de trouver une nouvelle définition de la valeur travail alors que nous guette le spectre du chômage.

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