Le débat Hollande-Sarkozy avant la lettre !
Ce soir, c’est Le débat !
Face à face entre les deux prétendants à la charge suprême, grand guignol à la sauce télévisuelle, summum de l’arnaque.
D’abord, le décor ! Tout a été calculé au millimètre, envisagé au regard des duels passés, construit pour que le show ne laisse absolument aucune chance aux sentiments, à l’humain. Un décor de carton pâte où tout est figé : la longueur de la table, la couleur du mobilier, la hauteur des chaises, la température ambiante…Deux présentateurs qui ont décroché la légion d’honneur en animant deux heures de télévision.
Ensuite, la réalisation ! Dix-huit caméras, trois réalisateurs, des dizaines de techniciens
Enfin, le débat en lui-même ! Un moment de la vie des candidats qui doit être crucial pour M.Juppé et qui peut renverser les choses pour Mme Pécresse comme si la campagne n’eût servi à rien, le bilan du candidat sortant ne dût pas peser et comme si le programme du candidat socialiste nous avait été caché. Depuis trois jours, tourne en boucle sur les ondes, le fait qu’en 1974 et le faible écart de voix (425 000) entre Giscard et Mitterrand, le premier l’aurait emporté parce qu’à un moment du débat il dit la phrase qui tua son adversaire « vous n’avez pas le monopole du cœur » ! Imaginer que la vie d’une nation dépend d’une phrase passe l’entendement et ceci d’autant plus que, pendant toutes ces semaines, les sortants n’ont cessé d’en inventer, d’en balancer et qu’elles n’avaient pas toutes, loin de là, la même tenue. Car que peut-on encore inventer de plus con que : vous voulez Hollande, vous aurez la Grèce, que dis-je la Grèce, la guerre ! Ou d’autres du même acabit ?
M.Sarkozy en aurait-il eu besoin de trois –c’est ce qu’il demandait à corps et à cris- si un avait suffit ? Les campagnes si chères pour le budget de l’état en crise – le remboursement total aux candidats en 2002 s’élevait à 54 731 991,22 € - ne pourraient-elles être évitées s’il suffisait s’organiser des stars-académies de la politique ?
M.Sarkozy, le premier à s’exprimer, sous le regard attentif de M.Hollande, commencera : « Quand on marche à deux, l’un suppléant l’autre, nous délibérerons de ce que nous devrons dire. En attendant avançons : y a-t-il trop d’étrangers en France, instaurerez-vous le vote des étrangers aux élections locales, supprimerez-vous le quotient familial, allez-vous créer 61 000 postes de fonctionnaires, enterrerez-vous le nucléaire au risque de mettre un million de chômeurs sur le carreau et de nous priver de notre indépendance énergétique, pourquoi n’avez-vous eu aucune responsabilité sous les mandats de M.Mitterrand, régulariserez-vous les sans-papiers ?... »
M.Hollande, un peu distancé mais non pas décontenancé lui reprochera son bilan « est-ce que les Français peuvent avoir envie de vous réélire pour que vous continuiez une politique qui a échoué pendant cinq ans ? Creusement de la dette, balance commerciale déficitaire, chômage en hausse, destruction des services publics, cadeaux faits aux plus fortunés…bien sûr que non ! »
Ainsi nous allons devoir réécouter, pendant deux heures et demie, sous la houlette des deux présentateurs enviés par tous ceux qui auraient voulu y être mais qui n’y sont encore pas, les rengaines, les mensonges, les approximations, les promesses, les petites phrases et les grosses !
Vers 22h30, nous ayant bien ennuyés, enfin ceux qui ne s’en étaient pas allés, Sarkozy et Hollande étant les seuls à veiller, Pujadas et Ferrari nous souhaiteront une bonne nuit et nous ayant endormis comme des enfants, ils se lèveront et partiront souper dans un grand restaurant.
Aurons-nous pour autant appris :
-pourquoi Sarkozy veut tout changer – si, si, il l’a dit – si son premier quinquennat a été si bon pour la France et les Français comme il le dit, relayé par ses ministres ?
-comment Hollande va –t-il s’y prendre pour être le Président de tous les Français et demander à ceux qui ne l’ont jamais fait, de partager ?
/https%3A%2F%2Fassets.over-blog.com%2Ft%2Fcedistic%2Fcamera.png)
